Perturbateurs endocriniens : le bisphénol B est aussi dangereux que le A

Par Anton Kunin | Mis à jour le 11/03/2021 à 15:17

Classé « substance extrêmement préoccupante », le bisphénol A a beau avoir été progressivement banni depuis 2010, les industriels l’ont depuis remplacé par du bisphénol B. Mais, problème : ce dernier serait tout aussi dangereux.

Contenants alimentaires
Le bisphénol B est présent dans des contenants alimentaires produits hors de l'Union européenne.

Un bisphénol banni… aussitôt remplacé par un autre

Perturbateur endocrinien avéré, le bisphénol A a été interdit dans les biberons de bébés en 2010, puis des contenants alimentaires en 2012, puis du papier thermique (utilisé par les appareils de caisse, les distributeurs bancaires) en 2020. Mais la révolution tant attendue n’a pas eu lieu : les industriels ont choisi de le remplacer par du bisphénol B, une substance légèrement différente, qui échappe aux interdictions nationales et européennes… mais tout aussi toxique.

Aujourd’hui, en France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) propose de caractériser le bisphénol A de la même manière que le bisphénol B, à savoir « substance extrêmement préoccupante ». Une proposition sera faite au niveau européen afin de l’inscrire au Règlement européen REACH, dédié aux substances chimiques autorisées et interdites.

Le bisphénol B, un redoutable perturbateur endocrinien

Dans son avis, l’Anses recommande d’éviter les utilisations industrielles du bisphénol B sur le continent européen et à obliger les importateurs d’articles de consommation à déclarer sa présence dès qu’il dépasse un seuil de 0,1% dans leur composition. C’est précisément les dispositions qui s’appliquent aujourd’hui au bisphénol A.

Le bisphénol B a des effets néfastes sur la santé dans la mesure où l’exposition à cette substance altère le système reproducteur mâle : réduction de la production quotidienne de spermatozoïdes, diminution du poids relatif des organes reproducteurs mâles, augmentation de la production d’œstrogènes (hormones femelles). Ces effets ont été observés de façon concordante chez les rongeurs et les poissons et, à dose équivalente, sont même légèrement plus prononcés comparé à ceux du bisphénol A.

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