Compteur Linky : EDF et Enedis ont-ils surfacturé une retraitée ?
Le compteur électrique intelligent Linky, contre lequel une fronde s’est levée en France depuis quelques années, revient sur le devant de la scène avec une affaire portée devant la justice. Gilberte Morel, 85 ans, accuse EDF et Enedis de « surfacturation abusive ».
Une facture multipliée par quatre
Tout a commencé en février 2017 lorsque le compteur Linky est installé chez Gilberte Morel, retraitée de 85 ans habitant à Arras. Sa facture a quadruplé, passant de 100 € par an à 400. Une somme très élevée alors que sa retraite de 914 € par mois lui permet tout juste d’arriver à la fin du mois. Gilberte décide de ne pas payer, ce qui va entraîner des représailles de la part d’EDF.
La retraitée, qui a raconté l’affaire à France Inter le 16 novembre 2019, a pourtant tenté de faire entendre raison au fournisseur d’électricité, graphiques de consommation à l’appui. Ce dernier lui a rétorqué qu’elle était en faute et l’accuse d’avoir « manipulé » son ancien compteur pour payer moins cher. L’entreprise fait alors appel à une société de recouvrement, mais face au refus de payer, elle coupe le courant à l’été 2018.
Une question de principe qui sera jugée le 22 novembre 2019
Grâce à des collectifs et des associations, EDF rétablit le courant trois mois plus tard, mais Gilberte reste ferme sur ses positions. « Jamais personne n’est venu voir ce que j’avais comme appareils électriques. Tout est fait à distance. Je n’ai rien, même pas un four à micro-ondes. »
Elle décide donc de porter l’affaire devant le tribunal, accusant EDF et Enedis de « surfacturation abusive ». Pour elle, c’est désormais « une question de principe » car elle a été accusée de vol. Le tribunal d’Arras, saisi de l’affaire, devrait se prononcer le 22 novembre 2019.
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