Assurance-chômage : la réforme toujours plus inégalitaire pour les chômeurs
La réforme du calcul des indemnités du chômage était au centre des revendications sociales des manifestations du 1er mai 2021 et continue de concentrer les tensions entre les partenaires sociaux et le gouvernement. Plus le temps passe, plus des inégalités sont identifiées par l’Unédic, l’organisme qui gère l’assurance-chômage. La dernière repérée concerne deux salariés au profil identique ayant commencé à des dates différentes leur emploi.
D’un chômeur à l’autre, la différence d’allocation est 50 fois moins élevée
Le chiffre est conséquent, et la CGT, qui a demandé l’étude en question à l’Unédic, ne manque pas de le mettre en avant : deux chômeurs en activité réduite de même profil ne seront pas indemnisés de la même manière. Or, dans cette étude, la seule différence entre les deux profils est… la date de début du contrat. Si un chômeur commence son contrat de 31 jours en début de mois, il sera 50 fois mieux indemnisé que s’il commence son contrat de 31 jours en milieu de mois.
Cette différence est liée au calcul de la réforme du Salaire journalier de référence du cumul entre allocation et salaire en cas d’activité réduite. Selon cette étude, en effet, le chômeur qui commence son contrat en début de mois sera indemnisé sur l’ensemble du mois, soit dans le cas de l’étude pour un montant de 1.079€, contre deux jours seulement pour le chômeur dont le contrat serait à cheval sur les deux mois, 15 jours sur le premier et 16 jours sur le second. Dans ce deuxième cas, l’indemnisation équivaudrait à… 31€.
Le gouvernement critique cette interprétation
Le ministère du Travail, interrogé sur la question, estime que la CGT compare l’incomparable et précise qu’elle devrait comparer la somme des revenus, soit le revenu lié au contrat et le revenu lié à l’allocation, et non la seule allocation. Or, dans ce cas, la différence serait bien inférieure : 3.879€ pour le premier salarié, 2.831€ pour le second, ou une différence de 1,4 en termes de montant.
Malgré tout, la différence reste de plus de 1.000€ entre les deux profils alors que l’Unédic a bien pris des profils absolument identiques pour sa simulation.
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