Bientôt une réforme de la médecine du travail ?

Par Quitterie Desjobert | Mis à jour le 30/09/2020 à 11:27

La santé du travail a cruellement souffert de la crise sanitaire, qui a encore affaibli son système. Ainsi, depuis le mois de juin 2020, des négociations sont en cours pour réformer un système qui en a urgemment besoin. 

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Les médecins sont en faveur de la création d'Agences régionales de la santé au travail.

Une réforme de la médecine du travail nécessaire et urgente

Pénurie de personnel, problèmes de coordination entre les services et de gouvernance : le système de la santé du travail va mal. Le 2 juin 2020, une tribune signée par 158 députés français réclamait « une grande réforme ». Le 13 juin 2020, le gouvernement invitait l’ensemble des partenaires sociaux (patronat, syndicats et médecins) à engager des négociations pour permettre la mise en place d’un projet de réforme qui pourrait convenir à la majorité. 

Les réunions interprofessionnelles ont toutes eu le même diagnostic : la médecine du travail va mal et doit être réformée au plus vite. Le secrétaire général du syndicat national des professionnels de la santé au travail (SNPST), le Dr Jean-Michel Sterdyniak, s’appuie sur les chiffres catastrophiques de la médecine du travail pour étayer cette conclusion. Selon lui, ce sont 120.000 personnes qui chaque année se retrouveraient au chômage du fait de problèmes médicaux et des problèmes de la médecine du travail. 

L’autre problème du système est sa forte pénurie de personnel médical. La profession de médecin du travail plaît de moins en moins aux jeunes médecins. Entre 2017 et 2018, le nombre d’internes en médecine du travail a baissé de 4% et en 2016 sur les 150 postes d’internat proposés seuls 72 ont trouvé preneurs

Un regroupement de la gouvernance mais lequel ?

Le plus gros problème pointé par l’ensemble des partenaires sociaux et qui fait consensus, c’est le manque de coordination entre les différents services de la médecine du travail. Problème qui s’est encore aggravé durant la crise sanitaire. Les annonces du gouvernement étant parfois diamétralement opposées aux réalités du terrain. Ainsi, durant la crise sanitaire, les médecins du travail étaient habilités à délivrer des arrêts de travail mais ces derniers étaient en partie rejetés par la Sécurité sociale. Ils avaient également l’autorisation de pratiquer des tests Covid, mais sans le matériel adéquat. Ainsi, le problème réside dans la gouvernance de la médecine du travail qui s’apparente plus à une hydre qu’à une seule tête gouvernante. Un regroupement est donc souhaité par tous. 

S’ils sont tous d’accord pour le regroupement, les acteurs sociaux n’en ont pas tous la même vision. La députée Charlotte Lecocq, à l’origine du projet de réforme, milite pour « un guichet unique sous la tutelle de l’État ». Un souhait qui fait bondir la CGT, qui prône une affiliation totale à la Sécurité sociale. C’est au tour des médecins de le SNPST de bondir : « La Sécu n’a qu’une approche collective, et pas individuelle de la santé. Nous risquerions des pressions pour réduire les coûts ». Pour les médecins, le mieux serait la création d’Agences régionales de la santé au travail. 

Ainsi, chacun tient à sa vision d’une réforme de la médecine du travail mais la date butoir approche à grand pas. Les acteurs sociaux se sont fixé jusqu’à fin novembre pour parvenir à la conclusion d’un accord interprofessionnel, au-delà le gouvernement prendra la décision.

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