Les télétravailleurs ne sont pas plus heureux que les autres
Même si dans l’imaginaire collectif le télétravail rime avec un moindre stress, des horaires souples et une meilleure qualité de vie, dans les faits ce n’est pas vraiment ainsi : pour les cadres du moins, travailler de chez soi est aussi difficile que depuis le bureau, nous apprend une nouvelle étude du ministère du Travail.
Télétravailler, c’est aussi avoir des horaires atypiques
Travailler de chez soi sonne comme un rêve pour beaucoup de personnes. Mais dans les faits, il n’en est rien. Selon une étude de la DARES, le service des statistiques de ministère du Travail, pour les cadres l’intensité du travail et la pression temporelle ne semblent pas réduites lorsqu’ils travaillent de chez eux. Ils sont soumis à autant de contraintes de rythme et ne disent pas moins souvent devoir « travailler intensément ».
Les horaires des cadres travaillant de chez eux sont également plus atypiques (travail après 20 heures ou le samedi) et moins prévisibles.
Télétravailler ne permet pas forcément de mieux se concentrer
Autre constat fait dans cette étude : les cadres qui travaillent deux jours ou plus par semaine de chez eux font plus d’heures : 43 par semaine en moyenne, contre 42,4 pour les non‑télétravailleurs. Pire, ils sont deux fois plus nombreux (17% contre 8%) à présenter un risque dépressif modéré ou sévère. Les télétravailleurs semblent avoir davantage besoin de complément de formation que les non‑télétravailleurs. Ce besoin est particulièrement fort lorsque les télétravailleurs sont confrontés à un changement des techniques utilisées pour travailler ou en cas de restructuration.
Enfin, malgré les idées reçues, le télétravail n’est pas toujours paisible. Le télétravail peut engendrer des conflits travail‑famille, car les membres de la famille peuvent interrompre le travail, en particulier en l’absence de pièce dédiée au télétravail, ou formuler des demandes de disponibilité qu’ils n’exprimeraient pas si la personne ne travaillait pas à la maison.
