Semaine de quatre jours : Microsoft teste avec succès

Par Paolo Garoscio | Mis à jour le 30/10/2023 à 11:15

Travailler du lundi au vendredi, est-ce « du siècle dernier » ? La question se pose de plus en plus dans le monde du travail mais le débat est loin d’être tranché. Certains voudraient que les travailleurs, en France, retravaillent 39 voire 40 heures, d’autres aimeraient que le temps de travail baisse. Microsoft, au Japon, a testé la semaine de quatre jour… et ce serait un réel succès.

salariés au bureau
L'entreprise Microsoft, au Japon, a testé la semaine de quatre jour avec succès.

Ne travailler que du lundi au jeudi

Le test a été mené par la branche japonaise du géant Microsoft durant le mois d’août, comme le rapport le journal The Guardian. Les 2.300 employés ont été mis au « régime » et ne se sont pointés au bureau que du lundi au jeudi, durant cinq semaines. Une baisse de 20% du temps de présence au bureau qui ne s’est pas accompagnée d’une baisse de salaire.

Le succès a été total : selon Microsoft, la productivité a été augmentée de 40% tandis que des économies d’échelle ont été réalisées à de nombreux niveaux. Les impressions papier ont chuté de 59%, les pauses ont duré 25% de moins et la consommation électrique hebdomadaire a baissé de 23%.

Sans compter que l’expérience, appelée « Work-Life Choice Challenge Summer 2019 », s’est conclue avec 92% des salariés qui se sont dits plus heureux.

Les Japonais se tuent littéralement à la tâche

Si le succès a été au rendez-vous, le fait que cette expérience ce soit déroulée au Japon mérite de s’y attarder. Pour commencer, la Loi du Travail dans le Pays du Soleil Levant fixe la semaine à 40 heures, contre 35 heures en France. Mais cette durée du travail hebdomadaire n’est quasiment jamais respectée. Les employés japonais ont la culture de l’entreprise et ne comptent pas les heures supplémentaires. Ainsi, il est habituel et même bien vu de travailler plus que ce que la loi prévoit et faire 10 ou 20 heures de plus par semaine, sans demander de compensation.

C’est un véritable problème sociétal qui entraîne de nombreux suicides dans le pays pour surmenage, au point que le japonais a un terme probablement unique au monde : « karo-shi ». Il s’emploie lorsqu’une personne meurt sur son lieu de travail, de manière spontanée, à cause de l’épuisement professionnel. En juillet 2013, un cas avait mis en lumière ce phénomène aux yeux du monde : le décès par « karo-shi » de Miwa Sado, 31 ans, journaliste pour la chaîne nationale NHK et qui avait travaillé 159 heures supplémentaires au mois de mai et plus de 140 heures supplémentaires en juin (ce qui revient à des semaines de plus de 70 heures durant deux mois consécutifs).

Si le test de Microsoft Japon est concluant, il faut tout de même le mettre en perspective avec le monde du travail très particulier de ce pays.

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