Comment parler de la mort à un enfant ?

Par Gala K | Mis à jour le 26/07/2021 à 15:52
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Même si les enfants vivent dans un monde où les soucis n’ont pas encore leur place, ils sont parfois confrontés à des situations difficiles telles que la mort d’un proche ou de leur animal préféré. Et comme le sujet est relativement tabou pour les adultes, il n’est pas toujours facile d’aborder le sujet avec eux. Peur de les traumatiser, de ne pas savoir utiliser les mots justes... Comment faire ?

Mort d'un proche : l'impact sur votre enfant

La mort, que ce soit celle d’un proche ou d’un animal de compagnie, engendre certaines angoisses chez votre enfant.

En effet, cette mort renvoie à la mort des parents et il n’est pas rare de voir apparaître chez l’enfant la peur d’être abandonné ou d’être séparé de ses parents.

Si votre enfant est trop jeune pour prendre conscience de la mort de son grand-père par exemple, il peut en revanche ressentir la peine et le stress vécu par la famille. Cela a d’ailleurs parfois des conséquences sur son comportement. Il peut soudainement pleurer sans motif valable, perdre l’appétit ou avoir des difficultés à s’endormir. C’est tout à fait normal.

Au moment du coucher, les angoisses se font plus présentes. Il est important de le rassurer et de lui expliquer votre peine avec des mots simples.

Certains enfants pensent que c’est de leur faute si vous êtes tristes et ont besoin de réconfort.

N’essayez pas de surprotéger votre enfant et de lui éviter une situation qui vous a vous-même traumatisé pendant votre enfance. Certains parents ont tendance à projeter leurs propres souffrances sur leur enfant et pensent que l’annonce d’un décès va les traumatiser à jamais. Mais il n’en est rien.

Il suffit de favoriser le dialogue et d’utiliser les mots justes.

Quels mots utiliser pour parler de la mort à son enfant ?

Entre 3 et 5 ans, votre enfant a une compréhension très limitée de la mort. Il croit que c’est un état temporaire et que la personne décédée va réapparaître le lendemain. Expliquez-lui que cette disparition est définitive et suggérez-lui de repenser à tous les bons souvenirs qu’il a avec cette personne. N’hésitez pas à lui parler du cycle naturel de la vie en prenant des exemples dans la nature. Parlez-lui des arbres, des papillons, des oiseaux qui ont une durée de vie limitée.

Laissez votre enfant s’exprimer sur le sujet et poser des questions. Ne devancez jamais ses questions en lui fournissant des informations qu’il n’est pas prêt à entendre.

Répondez toujours à ses questions et admettez, quand c’est le cas, que vous ne savez pas tout et que même pour vous, certaines choses restent un mystère. Evitez surtout les expressions comme « s’endormir », « partir », « s’en aller » ou « il était malade » car l’enfant risque d’angoisser lorsqu’il va lui même aller dormir, lorsqu’un de ses proches partira en voyage ou quand son frère sera enrhumé.

Choisissez des termes précis (cimetière, tombe... en fonction de son âge) et expliquez les choses avec le plus de tact possible. Nommez le nom des maladies et dites bien à votre enfant qu’on peut parfois guérir ou non d’une maladie. Enfin, expliquez-lui que la mort n’est pas quelque chose de contagieux.

Gardez à l’esprit que votre enfant n’a pas d’antécédents sur ces nouveaux mots et qu’il se les appropriera sans que cela soit traumatisant pour lui.

Lorsque vous répondez à ses questions, restez neutre, ne mettez pas un ton dramatique et essayez de réprimer votre angoisse : faites comme si vous expliquiez la chose de manière scientifique. Ne pas y mettre d’émotion aidera votre enfant.

Le faire participer ou non à la cérémonie funéraire ?

La participation des enfants à la cérémonie funéraire est un sujet délicat.

Certains parents jugent que les enfants sont trop jeunes pour vivre ça et qu’ils n’en tireront rien de positif alors que d’autres jugent qu’il est important de laisser à l’enfant l’occasion de dire au revoir au défunt et qu’ainsi il lui sera plus facile de faire son deuil.

Si vous choisissez de le faire participer, évitez cependant de le placer en première ligne. Faites-le s’asseoir avec les personnes les moins affectées par le drame et laissez-le jouer avec les autres enfants.

Il sait parfaitement où il est et ce qu’il se passe. Inutile de le traumatiser ni de l’obliger à vous voir pleurer.

Dans quel cas s'inquiéter ?

A l’annonce du décès d’un parent proche, l’enfant a souvent tendance à ne pas réagir sur le moment. C’est parfaitement normal car il a besoin de temps pour intégrer l’information. Il s’agit en fait d’un mécanisme de défense que l’on appelle le clivage.

Vous n’avez pas besoin de répéter l’information à plusieurs reprises : il l’a tout a fait enregistrée, mais il a juste besoin de temps pour la digérer. Il viendra vers vous plus tard pour vous poser des questions ou s’adressera à un tiers.

En revanche, si votre enfant se renferme dans son silence et que les troubles du sommeil et la perte d’appétit persistent pendant plus d’un mois, il est peut-être temps de vous interroger et d’amorcer une discussion avec lui. Si rien n’en ressort, n’hésitez pas à faire appel à une aide extérieure.

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