Achat immobilier : quelle épargne garder ?

Par Marie C | Mis à jour le 15/07/2021 à 10:04
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Acheter avec un maximum d'apport... ou emprunter au maximum ? Pour un achat immobilier, la question se pose : ces dernières années, les taux d'emprunt ne cessent de baisser (record plancher en janvier 2021, chiffres Meilleurtaux.com). Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est toutefois plus judicieux de présenter un dossier avec 10 % d'apport minimum. Et surtout, de ne pas y mettre tout votre argent : pensez à ces quelques postes d'épargne pour vous protéger.

Une épargne de précaution : l'indispensable

On la connaît, elle a bien des noms : matelas de sécurité, fonds d'urgence... Sa fonction est très claire : vous venir en aide en cas de pépin.

Accident, dysfonctionnement de la voiture, remplacement d'électroménager... Même si vous achetez avec un prêt à 110 % (c'est-à-dire en empruntant la totalité du bien et les frais de notaire), ne faites pas l'impasse sur votre épargne de précaution.

Quelle épargne de précaution garder ? Comptez entre 3 et 6 mois de salaire, ou entre 5 000 € et 15 000 €. Regardez aussi votre situation : mettez-vous de côté facilement ? Avez-vous des enfants, des animaux, un véhicule ? Êtes-vous en CDI ou en indépendant ? Autant de questions qui vous aideront à déterminer le bon montant pour éviter de devoir faire un crédit consommation en cas de matelas trop plat.

Une épargne pour les travaux et l'emménagement : la réaliste

À moins d'acheter dans le neuf, il est rare de poser ses cartons dans un lieu où rien n'est à refaire. La nature des travaux peut varier : casser des cloisons, refaire une cuisine, ou simplement rafraîchir les murs et les sols.

Il est possible de demander un prêt immobilier qui englobe le prix du bien et les travaux, mais sous conditions : vous devez présenter des devis détaillés à votre banque, et le montant des travaux ne doit pas excéder 10 % du prix du bien.

Il faut aussi savoir que certaines banques sont réticentes à intégrer le prix des travaux au prêt et vous proposeront un crédit à la consommation à côté.

Si vos travaux sont modérés, possibles à étaler dans le temps, et si vous avez envie d'en faire certains vous-même, il sera plus intéressant de prévoir une enveloppe spéciale travaux et de les financer vous-même. Vous vous épargnerez un crédit supplémentaire à rembourser, les intérêts en plus !

Bien sûr, cette épargne nécessitera de fournir un effort d'économies supplémentaire, et aussi de prévoir une marge d'erreur de 10 % : il est fréquent de dépasser son budget travaux. Alors là aussi, soyez prudent !

Une épargne pour la copropriété : la prévoyante

Les charges de copropriété sont un coût supplémentaire à ne pas négliger quand on achète un appartement. Elles s'élèvent entre 25 € et 40 € par mètre carré selon qu'on habite en Ile-de-France ou dans une autre région. Et elles gonflent d'année en année : en tout, + 40 % depuis 2009.

Et ce n'est pas tout ! Certains surcoûts considérables peuvent s'ajouter certaines années. Les travaux les plus salés ? Toiture à refaire, façade à ravaler, murs à rénover... D'où l'intérêt d'examiner les comptes-rendus de copropriété avant de s'engager pour un logement, afin de vérifier que de tels travaux ont été effectués il y a moins de 10 ans. Autrement, vous risquez d'avoir une petite surprise.

Regardez aussi si la copropriété dispose d'un fonds de travaux et si ses comptes sont sains. Une copropriété endettée, ce n'est jamais bon signe.

Là aussi, si vous en avez la capacité, réservez une épargne spécifique en cas d'imprévus liés à la copropriété. Le mieux est d'anticiper : prévoyez une épargne qui englobe 5 % de majoration annuelle dus à l'inflation des charges.

Une épargne de long terme : pensez au futur

Là aussi, cette épargne n'est pas indispensable. Tout dépend de vos fonds disponibles, mais aussi de votre stratégie d'épargne initiale. Si vous avez déjà ouvert une assurance-vie et que vous avez besoin de fonds pour votre bien, ne la clôturez pas ! Effectuez plutôt un rachat partiel et gardez une somme que vous continuerez d'alimenter un peu chaque mois.

Et dans le cas contraire, pensez à ouvrir dès que possible une assurance-vie (que ce soit dans votre banque ou avec un robo-adivisor) : ainsi, vous prendrez date et vous pourrez vous constituer, petit à petit, une épargne pour le futur, en touchant des intérêts.

Faut-il prévoir tous ces postes d'épargne ?

Si vous ne pouvez pas remplir ces 4 postes d'épargne, pas de panique ! Un achat immobilier est déjà un gros investissement pour le futur.

Souvent, la première année coûte assez cher : il faut faire des travaux, se meubler, effectuer des formalités administratives parfois payantes... Bref, il n'est pas toujours possible de voir au-delà de l'épargne de sécurité, qui, elle, est un socle absolument indispensable.

En revanche, diversifier son épargne est toujours une bonne stratégie. Et anticiper des coûts surprise permet de ne pas s'endetter encore plus avec des crédits à la consommation. Nous vous conseillons donc, en fonction de votre situation, 2 stratégies :

  • Si vous mûrissez un projet d'achat : prendre en compte dès maintenant ces postes pour une répartition optimale de votre épargne.
  • Si vous avez déjà acheté : une fois bien installé, remettez-vous à épargner pour les postes de copropriété, d'urgence et de long terme, en réservant des supports d'épargne disponibles à tout moment (livret A, livret de développement durable et solidaire...).

Un achat immobilier, c'est l'achat d'une vie, qui vous permet de constituer un patrimoine. C'est un bon placement pour le futur, mais c'est aussi un achat qui appelle d'autres frais : travaux, charges, etc. Pensez donc à anticiper et à moduler votre épargne pour faciliter les premières années... et vous faire plaisir dans le futur !

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