Impôts : comment déclarer ses enfants ?

Par Fabienne Cornillon | Mis à jour le 23/03/2020 à 15:58
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En matière d’imposition, les enfants peuvent changer la donne. Ils apportent des parts supplémentaires qui permettent de réduire le montant de l’impôt sur le revenu. Mais comment déclarer ses enfants selon qu’on est marié, en concubinage ou divorcé ? Doit-on déclarer son enfant majeur sur sa feuille d’imposition ? Répondons à toutes vos interrogations.

Déclarer ses enfants : quel impact sur l’imposition ?

Lorsque l’on évoque la déclaration de revenus, on pense naturellement au montant des revenus de chaque personne composant le foyer fiscal, mais aussi le nombre de parts. Ce dernier élément est un point essentiel qui va faire toute la différence.

Un couple représente 2 parts. S’il a un enfant, il obtient une demi-part supplémentaire. Avec deux enfants, il bénéficie d’une part supplémentaire. À partir du troisième enfant, chacun représente une part.

Couple avec

Nombre de parts

1 enfant

2,5

2 enfants

3

3 enfants

4

4 enfants

5


Pour mémoire, l’impôt est calculé sur le quotient familial. Imaginons un célibataire dont le revenu net imposable est de 30 000 €. Son impôt sera calculé sur cette somme. Si un couple marié avec deux enfants déclare le même revenu, son quotient familial ne sera pas de 30 000 €, mais de 30 000 / 3 soit 10 000 €. Cela change tout dans la mesure où la base de calcul n’est pas la même. De plus, cela modifie la tranche d’imposition. Tandis que notre célibataire sera imposé à 30 %, notre couple avec 2 enfants ne sera pas imposable puisqu’il se situe en dessous du premier plafond (10 064 € en 2020).

Comment déclarer un enfant mineur ?

Nous savons à présent à quel point un enfant peut impacter l’imposition de ses parents, il est temps de faire un point sur la meilleure manière de déclarer son enfant. Car, selon la situation dans laquelle vous vous trouvez, la déclaration peut sensiblement varier. Il est bien souvent intéressant de réaliser une simulation d’impôt pour savoir quelle est la solution à privilégier.

Le cas des couples mariés

Dans le cadre d’un mariage, il n’y a pas de question à se poser. En effet, être marié oblige à réaliser une déclaration commune. De ce fait, les enfants vont automatiquement ajouter des parts au foyer pour réduire l’impôt sur le revenu.

Il existe toutefois une exception lorsque les deux époux sont mariés sous le régime de la séparation des biens et s’ils ne vivent pas sous le même toit. Ce cas est toutefois assez rare.

Le cas des couples en concubinage

Cette fois, la situation est différente. Ici, rien n’oblige les concubins à réaliser une imposition commune. D’ailleurs, ils n’en ont pas la possibilité. Chaque membre du couple réalise ainsi sa propre déclaration de revenus.

Ici, la question de la déclaration de l’enfant se pose. Dans la mesure où la quantité de parts impacte le montant de l’impôt, une simulation s’impose.

Imaginons un couple composé d’une personne qui déclare 30 000 € de revenus et la seconde qui déclare 10 000 €. Cette dernière n’étant pas imposable, c’est bel et bien la première qui doit déclarer les enfants pour réduire le montant de son impôt sur le revenu.

Il existe toutefois une autre solution qui peut s’adapter à certaines situations financières : il est possible de partager les enfants. Si vous avez un enfant, chacun déclare 1,25 part. Si vous avez 3 enfants, chacun peut déclarer 2 parts. En matière d’imposition, il n’existe pas une situation universelle, la simulation est véritablement la solution pour trouver le meilleur équilibre financier.

Quelle déclaration après un divorce ?

Après un divorce, là encore différentes situations peuvent se présenter.
Si un parent a la garde exclusive des enfants, c’est lui qui va naturellement les déclarer aux impôts et bénéficier des parts qui leur correspondent. L’autre parent, s’il verse une pension alimentaire, pourra déduire celle-ci de ses revenus. Le parent qui en bénéficie doit, quant à lui, la déclarer en revenu complémentaire.

Mais après un divorce, les parents peuvent également choisir la garde alternée. Dès lors qu’ils assument l’entretien et l’éducation de l’enfant, ils ont la possibilité de le déclarer aux impôts. Cette fois, les parents vont ainsi se partager les parts de leurs enfants. S’ils ont deux enfants, chacun va donc bénéficier de 0,5 part supplémentaire.

Comment déclarer un enfant majeur ?

Lorsque l’enfant atteint l’âge de 18 ans, comment est-il déclaré ? Doit-il réaliser sa propre déclaration ou peut-il être rattaché au foyer fiscal de ses parents ? 

A sa majorité, c’est l’enfant qui choisit. S’il n’a aucun revenu, cela ne change rien, il peut rester sur la déclaration de ses parents. Cela sera intéressant pour les parents qui continuent de bénéficier d’un avantage fiscal grâce à la part ou demi-part supplémentaire.

S’il a des revenus, cela change tout. De fait, une fois de plus, il est nécessaire de réaliser une simulation d’impôt. Ici, certes, si l’enfant est rattaché au foyer fiscal de ses parents, il lui offre une demi-part ou une part supplémentaire selon le nombre d’enfants. En revanche, les parents doivent déclarer les revenus de leur enfant. Il semble donc nécessaire de faire deux calculs : l’un en rattachant l’enfant, l’un en laissant celui-ci déclarer ses revenus indépendamment. C’est le montant de ses revenus qui influencera votre choix.

Bon à savoir : dès lors que votre enfant majeur vit sous votre toit et déclare ses propres revenus indépendamment, vous pouvez déduire 3 445 € sans justificatif si votre enfant est au chômage ou étudiant.

Quid de l’enfant qui a fondé un foyer ?

Si vos enfants ont fondé leur propre foyer, ils peuvent malgré tout être rattachés à votre foyer fiscal. Ceci est possible pour les personnes suivantes :
- enfants mariés ou pacsés ;
- enfants célibataires, veufs, divorcés ou séparés chargés de famille.

Dans ce cas, chaque personne du foyer de l’enfant permet d’obtenir un abattement de 5 888 €. Naturellement, les revenus du foyer de l’enfant sont déclarés avec les revenus des parents. Si le couple est marié, les deux époux doivent être rattachés au même foyer fiscal. Ainsi, chacun ne peut être rattaché au foyer fiscal de ses propres parents. 

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