Frais réels ou déduction forfaitaire de 10 % : quel choix est le plus avantageux ?

Par Fabienne Cornillon | Mis à jour le 14/10/2019 à 16:57
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Vous allez prochainement devoir déclarer vos revenus à l'administration fiscale. Vous pouvez aussi déclarer vos charges déductibles. Cette option non cumulable avec l'abattement forfaitaire de 10 % doit être systématiquement envisagée. Frais réels versus abattement forfaitaire de 10 %, le combat est lancé.

L'abattement forfaitaire de 10 %

Si vous n'optez pas pour les frais réels, le fisc applique automatiquement un abattement forfaitaire de 10 % sur tous les revenus salariaux du ménage afin de prendre en compte les dépenses professionnelles. Ne l'appliquez surtout pas vous-même, cela reviendrait à faire une mauvaise déclaration de vos revenus !

La déduction minimale est de 437 € par membre du foyer fiscal. Le maximum est de 12 502 € par membre.

Cet abattement automatique appliqué sur vos revenus imposables a pour vocation de compenser des dépenses telles que :
- les frais de déplacement entre le domicile et le travail ;
- les frais de restauration sur le lieu de travail ;
- l’achat de documentation non fournie par l’employeur.

Bon à savoir : auparavant, un montant plancher était spécifique aux chômeurs de longue durée, il était de 962 € en 2018. Or, la loi de finances de 2019 l’a supprimé.

Les frais réels pour réduire ses impôts

Les frais réels sont ceux que vous avez effectivement eu à supporter au cours de l'année d'imposition pour pouvoir exercer votre profession. Ils comportent principalement, les frais de déplacement domicile-lieu de travail et les frais de repas, mais aussi ceux liés à la formation professionnelle ou les achats de matériel professionnel. Additionnés, ils constituent un montant précis qui vient en déduction des revenus d'activité bruts qui, avec les autres revenus éventuels (fonciers par exemple), servent au calcul de votre imposition.

Ces frais réels doivent être justifiés à l'administration fiscale si cette dernière en fait la demande. Vous devez donc garder tous les justificatifs des dépenses concernées pour pouvoir éventuellement les présenter. Il est en effet inutile de les joindre à votre déclaration.

A noter : la règle des 40 km maximum

L'administration permet de déduire intégralement les frais de transport jusqu'à une distance domicile-travail de 40 km. Au-delà de cette limite, les frais supplémentaires ne sont déductibles qu'en cas de circonstances particulières : contraintes liées au poste occupé, lieu de travail du conjoint, double activité, état de santé d'un proche ou problème de logement.

Le calcul des frais kilométriques

Il s'effectue en vertu du barème fiscal de remboursement kilométrique édité chaque année par l'administration fiscale. Il prend en compte le nombre de CV fiscaux de votre véhicule (indiqué sur votre carte grise et à ne pas confondre avec la puissance mécanique de votre véhicule) et le nombre de kilomètres effectués dans l'année en trajet aller et retour de votre domicile au travail.

 

Petit exemple : Monsieur Dupont habite à 30 km de son travail qu'il rejoint 5 jours par semaine, durant 47 semaines par an. Il effectue donc 60 km par jour, 300 par semaine et 14 100 km par an. Monsieur Dupont possède une voiture totalisant 5 CV fiscaux. Le dernier barème publié par l'administration fiscale pour un véhicule 5 CV parcourant entre 5001 et 20000 km fournit l'équation suivante : (0,305 x d) + 1 188. Appliqué au cas de monsieur Dupont, cela donne : (0,305 x 14 100) + 1 188 = 5488,5. Monsieur Dupont pourra déduire 5 488 € de frais kilométriques.

Voici le barème des frais kilométriques en 2019 pour les automobiles.

Puissance fiscale du véhicule

Distance parcourue dans l'année

Jusqu'à 5 000 km

De 5 001 à 20 000 km

Plus de 20 000 km

3 CV et moins

d x 0,451

(d x 0,270) + 906

d x 0,315

4 CV

d x 0,518

(d x 0,291) + 1 136

d x 0,349

5 CV

d x 0,543

(d x 0,305) + 1 188

d x 0,364

6 CV

d x 0,568

(d x 0,320) + 1 244

d x 0,382

7 CV et plus

d x 0,595

(d x 0,337) + 1 288

d x 0,401

Quelle solution choisir ?

C'est tout simple ! Si le calcul de vos frais réels donne un montant supérieur à 10 % de vos revenus salariaux, alors vous avez tout intérêt à opter pour l'option frais réels. Dans le cas contraire, restez à l'abattement forfaitaire de 10 % ! Revenons à notre exemple précédent ! Monsieur Dupont peut déduire 5 488 € au titre des frais kilométriques. Il déclare 24 000 € de revenu annuel. L'abattement de 10 % ne lui offrant que 2 400 € de déduction, il a plus qu'intérêt à passer aux frais réels. Il est intéressant de savoir que le choix de l'option frais réel ou abattement de 10 % n'engage que sur la déclaration de revenus concernée. Si l'année suivante votre situation a évolué, vous pouvez changer d'option !

Frais réels et abattement forfaitaire : deux solutions cumulables ?

Non, il n’est pas possible de bénéficier de l’abattement forfaitaire si vous avez choisi de déclarer des frais réels. Dès lors que l’administration fiscale s’aperçoit que vous avez déclaré ces frais, elle supprime l’abattement.

Pour autant, sachez que, même si vous déclarez vos revenus sur la même déclaration que votre conjoint, il est, cette fois, parfaitement possible pour chacun de choisir la solution la plus avantageuse pour lui.

 

Impôt : comment déclarer ses frais réels ou obtenir son abattement forfaitaire ?

L’abattement forfaitaire est appliqué dès lors que vous n’avez pas déclaré de frais réels, vous n’avez donc rien à faire pour en bénéficier. En revanche, si vous souhaitez déclarer des frais réels, rendez-vous dans la partie « traitements et salaires » puis indiquez le montant des frais réels selon le déclarant ou la personne à charge dans les cases 1AK, 1BK, 1CK et 1DK.

Les frais réels ne sont vraiment pas difficiles à calculer. Concernant les frais kilométriques, il existe sur internet de nombreuses calculettes automatiques. Vous n'avez donc plus aucune raison de payer plus d'impôts que vous ne le devriez !

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