Changer d'assurance emprunteur reste un parcours du combattant
Les taux des crédits restant bas, l’assurance emprunteur « groupe » constitue aux yeux des banques une source de revenus dont il serait inacceptable de se priver. Et pour cause : ces primes constituent jusqu’à un tiers d’une mensualité.
Assurance emprunteur : les banques ont toute une panoplie de ruses
Grâce à la loi Lagarde de 2010, l’emprunteur est libre de choisir son assureur pour l’assurance de son prêt immobilier. Il n’est pas obligé de souscrire au contrat « groupe » proposé par son banquier. S’il trouve un contrat dont les garanties sont équivalentes ou supérieures à ce que demande sa banque, cette dernière n’a aucune raison légale de refuser l’assurance sélectionnée.
Et pourtant, les banques font tout pour empêcher les emprunteurs de faire jouer la concurrence et bénéficier du droit de choisir librement leur assureur. Comme l’explique Astrid Cousin, porte-parole du courtier en assurance emprunteur Magnolia, au moment de l’octroi du crédit, le conseiller bancaire informe rarement son client de son droit de choisir ou de changer d’assurance de prêt. En plus, les banques font souvent pression auprès de leurs clients en menaçant de refuser l’octroi du crédit ou revoir son taux à la hausse si ces derniers optent pour une assurance externe. Une telle démarche de la part d’une banque serait bien entendu une violation de la loi.
L’assurance « groupe » est imposée d’office par les courtiers en crédits immobiliers
La souscription d’une assurance « groupe » est d’ailleurs devenue systématique lorsque l’emprunteur passe par un courtier en prêts immobiliers car les banques menacent les courtiers de couper le partenariat si le courtier présente une assurance externe. Et en volume cela pèse lourd puisque plus de la moitié des emprunteurs passent par un courtier lors de leurs démarches pour emprunter.
Et lorsque les clients acceptent de souscrire à l’assurance « groupe », la résilier par la suite s’avère compliqué. D’après une étude de l’assureur Securimut datant de juillet 2020, dans 50% des cas les banques répondent hors délai. Les clients n’ont dans ce cas que la voie judiciaire pour rétablir leurs droits. Et encore, pour cela il faut avoir gardé les preuves !