Assurer son téléphone mobile : une fausse bonne idée ?

Par Anne-Sophie O | Mis à jour le 27/01/2021 à 14:15
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Le téléphone portable est devenu indispensable à notre quotidien. Alors en cas de perte, de vol ou de casse, on a vite besoin de le remplacer. Au vu des prix des mobiles vendus sans abonnement, il est possible d'assurer son mobile pour se rééquiper à moindre frais. Combien coûtent alors ces assurances ? Sont-elles vraiment intéressantes ?

Qui assure votre mobile ?

L’assurance pour téléphone mobile est une manière de prévoir les risques qui planent sur votre appareil mais surtout de limiter les conséquences qui pèseront sur votre portefeuille. Une assurance mobile vous rembourse en cas de dommage, non seulement l’appareil mais aussi la carte SIM dans certains cas, ou encore une éventuelle communication frauduleuse passée avec votre téléphone. Certains opérateurs mobiles français, tels que Bouygues Telecom, Orange et SFR proposent des contrats d’assurance directement dans leurs boutiques et en ligne. Mais ce ne sont pas les seuls. Des revendeurs indépendants comme la Fnac, The Phone House ou encore des établissements financiers vendent des contrats d’assurance pour mobile. 

Avant de souscrire votre assurance mobile ...

Il n’est pas rare de constater qu’après un vol, une perte ou une détérioration du matériel assuré, le propriétaire ne soit pas indemnisé, accusé de n’avoir pas respecté telle ou telle clause du contrat d’assurance. Avant de souscrire à un contrat d’assurance peu importe la nature, il est important de bien lire et comprendre les clauses de garantie contenues dans le document. Dans le cas des assurances pour téléphone mobile, certaines mesures s’imposent. D’abord décryptez votre contrat d’assurance habitation ou celles de votre carte bancaire. Il se peut que votre mobile soit déjà couvert par certaines garanties dans ces types de contrats. Si après analyse, votre téléphone portable n’est pas couvert, vous pouvez souscrire à l’assurance que vous propose le vendeur indépendant ou votre opérateur de téléphonie mobile. Toutefois, aucun de ces vendeurs d’assurance ne mérite une confiance aveugle. Prendre le temps de bien comprendre le contrat qui vous est proposé, mesurer l’étendue de la couverture, ainsi que les restrictions cachées, sont des étapes primordiales.

Quelles sont les clauses à regarder de plus près ?

  • Les limites du contrat : il existe des risques qui ne sont pas couverts par l’assurance, souvent cités dans la partie «exclusion de garantie».
  • Les plafonds d’indemnisation : il s’agit d’une limite maximum pour l’indemnisation du dommage souvent relative à l’état du mobile.
  • La franchise : c’est la somme qui demeure à votre charge en cas de dommage. Non remboursée par l’assureur, elle est variable selon les cas. Cependant, le mode de calcul doit être clairement indiqué.
  • Les sinistres couverts : vol, perte et bris sont les risques généralement couverts par l’assurance. Toutefois, les contrats insèrent des conditions du type "le vol doit avoir eu lieu suite à une agression" ou "le bris ne doit pas être volontaire", etc.
  • Les types de réparation : en cas de bris, l’assureur s’engage à réparer si c’est encore possible, votre téléphone tout en vous dépannant avec un autre, le temps des réparations. Une caution étant toujours à déposer pour un téléphone de prêt, veillez à l’état de ce dernier lorsqu’il vous est remis.
  • Le délai de remboursement : elle court de la date à laquelle vous avez signalé le sinistre à votre assureur et la date d’indemnisation. Faites attention, dans certains cas ce délai peut paraitre une éternité.

Attention au délai de souscription !

Dans le cas des téléphones mobiles, la souscription respecte un délai bien précis.

  • Chez les vendeurs indépendants, la souscription se fait obligatoirement à l’achat de l’équipement. Ce type d’assurance est très restrictif et vous laisse peu de temps de réflexion. Vous pouvez alors demander au vendeur de préciser les limitations sur le bulletin que vous allez signer.
  • Chez les opérateurs, vous disposez d’au moins un mois après l’achat du téléphone neuf ou de son renouvellement pour souscrire à un contrat d’assurance. Vous avez ainsi un temps de réflexion pour comparer les offres d’assurance, afin de choisir celui qui vous semble plus avantageux.

Certains opérateurs téléphoniques ou vendeurs indépendants vous proposent des contrats quelle que soit la date d’achat de votre téléphone.

Combien ça coûte ?

Le coût de l’assurance pour téléphone mobile varie d’un assureur à l’autre et inclut divers types de garanties. Très souvent vous trouverez trois catégories de contrats d’assurance : l’entrée de gamme, le médium et le haut de gamme. 

  • L’entrée de gamme : les contrats les moins onéreux oscillent entre 30 et 50 euros par an. Ces offres correspondent au prix du modèle de renouvellement et une prise en charge des communications frauduleuses, souvent plafonnée. Certaines offres d’entrée de gamme ne couvrent qu’un sinistre pas an, d’autre plus. 
  • Le médium : entre 50 et 90 euros par an, vous êtes dans le milieu de gamme. Ces offres ne plafonnent généralement pas le nombre de sinistres couverts, ni le montant des remboursements. 
  • Le haut de gamme : si vous avez un Smartphone dernier cri et que vous voulez une assurance qui lui ressemble, soyez prêt à débourser entre 90 et 120 euros.

Quelles sont les arnaques ?

Avec une dépense moyenne de 70 euros par an pour assurer votre téléphone portable, le rapport coût/risque serait tout à fait approprié... si les garanties étaient réelles et respectées !Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Les arnaques dans le milieu des assurances se dénombrent par milliers et celles concernant les assurances pour téléphone mobile en particulier.

  • Des contrats peu transparents

Les assureurs tiennent un langage de vendeur, ne l’oubliez pas. Aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, les clauses des contrats d’assurance mobile manquent cruellement de transparence. Ce manquement est généralement bien couvert par les arguments marketing et de fidélisation. Ainsi, même si vous êtes dans vos droits, il n’est pas rare de voir des assureurs requalifier les faits avec l’idée de rentrer dans un contexte d’exclusion. Cette manœuvre vise à échapper au remboursement.

  • Difficile de résilier le contrat. 

À la souscription, le vendeur ou l’assureur vous accorde toute l’attention nécessaire dans le but que vous signiez rapidement le contrat qu’il vous propose. La loi Châtel oblige les assureurs à avertir le client à l’approche de la date limite de résiliation. Cette information doit être donnée au plus tôt trois mois ou au plus tard quinze jours avant cette date limite. Cependant, les assurances mobiles sont élaborées dans un schéma tel que les assureurs se voient exemptés de cette obligation. Il revient alors au client d’adresser une demande de résiliation à son assureur dans les délais. Faute de quoi, le contrat sera renouvelé.

Ne manquez pas nos conseils pour se protéger d'une arnaque à l'assurance

Quels recours en cas d'arnaque ?

Malgré la vigilance, les arnaques ne manquent pas. Si vous avez le sentiment d’être victime d’une escroquerie, ne tardez pas à utiliser les recours suivants :D’abord, dès que vous constatez le vol, la perte ou le bris, contactez immédiatement votre opérateur, puis le service après-vente du magasin qui vous a vendu l’équipement. Lorsque vous êtes face à un refus d’indemnisation, jetez à nouveau un coup d’œil à votre contrat d’assurance. Si le contrat prévoit l’indemnisation que l’on vous refuse, il peut s’agir d’une clause abusive. Dans ces conditions, l’Art R.132-1 du Code de consommation vous autorise à contacter le service de médiation du vendeur de votre téléphone mobile.

À ce niveau, les discordes peuvent être résolues. Dans le cas contraire, adressez-vous au médiateur de votre assureur ou même à la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA). En outre, vous avez la possibilité de contacter soit l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP), soit la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF). Votre dernier recours sera de porter l’affaire auprès d’un juge de proximité du tribunal d’instance. Il faut tout de même souligner que, ces recours ne peuvent se faire gratuitement : vous aurez à y perdre énormément en temps et d’argent. Il serait plus judicieux de mettre à profit ce temps pour décortiquer l’assurance mobile de votre téléphone avant d’y souscrire.

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