Application Yuka : les producteurs de jambon sont furieux !
Trop de sel, trop de nitrites : de nombreux jambons sont épinglés par la célèbre application Yuka. Les producteurs mécontents montent au créneau !
Une pétition pour exiger l'interdiction des nitrites dans les charcuteries
Soucieux de la qualité de ce que vous mettez dans votre assiette, vous êtes de plus en plus nombreux à faire vos courses, smartphone en main, scannant les produits à l’aide d’applications comme Yuka avant de les mettre dans votre charriot. Parmi les produits les plus surveillés, figure le jambon. Trop de sel, trop gras mais surtout… Trop rose ! L’application Yuka multiplie les notes très sévères. Nombreuses marques de jambon et de charcuterie sont ainsi pointées du doigt et boudées par les consommateurs.
Vous le savez maintenant depuis longtemps, si le jambon vendu est majoritairement rose, c’est en raison des nitrites ajoutés dans la charcuterie pour en favoriser leur conservation. Mais ces nitrites sont accusés d’être cancérigènes. Ainsi, Yuka, foodwatch et la Ligue contre le cancer ont lancé une pétition commune pour exiger l’interdiction des additifs à base de nitrites et de nitrates dans l’alimentation. Pétition proposée immédiatement aux utilisateurs de l’application Yuka lorsqu’un jambon ou autre charcuterie contenant des nitrites sont scannés, qu’ils n’ont qu’à signer en un clic.
Les producteurs de charcuterie contre-attaquent
Une pratique qui a mis la Fédération des entreprises françaises de charcuterie-traiteur (FICT) très en colère : ses avocats ont en effet envoyé le 7 octobre dernier une lettre d’assignation à Yuka, foodwatch et la Ligue contre le cancer, dénonçant des « informations trompeuses et inexactes » transmises aux consommateurs, et demandant le retrait de la pétition du site Yuka, « systématiquement suggérée lorsque l’utilisateur de l’application consulte un produit comportant des sels nitrités ».
Avec plus de 210.000 signatures de la pétition, « le débat prend de l’ampleur puisque les sels nitrités font désormais l’objet d’une mission d’information parlementaire à l'Assemblée Nationale », ont assuré en réponse à ce courrier les 3 organismes dans un communiqué fin novembre. Ils dénoncent quant à eux une « tentative d’intimidation en plein débat sur l’interdiction de ces additifs dangereux pour la santé » et ajoutent que « Cette démarche de la FICT est d’autant plus scandaleuse qu’elle feint d’ignorer le consensus de nombreuses études scientifiques sur les risques pour la santé de ces additifs à base de nitrites et de nitrates ». La guerre est déclarée !
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