Masques en tissu : les entreprises françaises n’arrivent pas à vendre

Par Stéphanie Haerts | Mis à jour le 08/06/2020 à 15:29

Durant le confinement, les entreprises de textile ont fabriqué de nombreux masques en tissu mais les invendus s'accumulent. Les Français privilégient en effet les masques en provenance d'Asie à usage unique. 

masques en tissu
Durant le confinement, 45 entreprises ont répondu à l'appel lancé par l'État pour fabriquer des masques en tissu.

Des invendus de masques

C'est la douche froide pour les entreprises de la filière du textile. Alors que les masques manquaient au début de l'épidémie de coronavirus, les usines de textile françaises ont produit des masques en tissu en masse mais se retrouvent aujourd'hui avec des quantités phénoménales d'invendus sur les bras. « Il n'y avait pas un seul masque en tissu produit en France », explique Pierric Chalvin, délégué général d'Unitex, fédération d'entreprises du textile dans la région Auvergne-Rhône-Alpes dans des propos rapportés par Le Figaro.

45 entreprises françaises se sont donc mobilisées dans la fabrication de masques en tissu à usage non sanitaire. Cinq millions de masques ont été produits chaque semaine. Cependant, une semaine après le déconfinement, les masques d'importation sont arrivés en France avec pour conséquence l'arrêt des commandes de masques en tissu français de la part des entreprises, de la grande distribution et des collectivités locales. 

Pérenniser la filière du masque en France

Pour les entreprises françaises, le bilan est lourd. Ils se retrouvent avec des millions de pièces invendues mais aussi des matières premières non utilisées. Pierric Chalvin dénonce notamment « la commande du ministère de l'Économie de 10 millions de masques lavables au Vietnam ». De son côté, le gouvernement a indiqué que cette commande avait été réalisée en avril et que les masques étaient à usages sanitaires. 

Lundi 8 juin, une réunion à Bercy devrait permettre de trouver un moyen de poursuivre la filière du masque textile en France. Le cabinet de la secrétaire d'État, Agnès Pannier-Runacher, a expliqué dans des propos rapportés par Le Parisien : « Nous avons demandé à Yves Dubief, le PDG de la société Tenthorey, et Guillaume Gibault, le fondateur du Slip français, de devenir les ambassadeurs des masques textiles. Ils ont pour mission d'évangéliser le masque grand public français ». Toutefois, l'enjeu reste de taille. Il s'agit de convaincre les entreprises de l'Hexagone mais aussi les particuliers, de privilégier les masques en tissu produits en France. 

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