Comment bien choisir son Prêt Travaux ?

Par Mustapha Azzouz | Mis à jour le 17/02/2020 à 16:59
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Vous souhaitez entreprendre des travaux dans votre maison ? Quels que soient la nature et le montant de votre budget, vous aurez le choix entre un certain nombre de formules de crédits. Le seul souci est que l’éventail des offres proposées est considérable et le choix n’est pas aussi aisé qu’on le croit. Pour vous accompagner au mieux dans cette démarche, suivez ce guide !

Le prêt travaux en quelques mots

Vous souhaitez refaire votre salle de bain, votre cuisine ? Poser des panneaux solaires ou installer une cheminée ? Pour ce faire, un prêt travaux vous sera d’une grande utilité.

Généralement proposés par les banques ou autres types d’établissements financiers, les prêts travaux sont des crédits à la consommation plafonnés à 75 000 euros et remboursables sur une période pouvant aller jusqu’à 15 ans. Si vous contractez un prêt travaux inférieur à 10 000 euros, vous aurez la possibilité de le rembourser dans sa totalité sans pénalité. Passé 10 000 euros, si vous optez pour un remboursement anticipé plus d’un an avant la fin du crédit, la banque ou l’organisme prêteur pourra vous demander une indemnité. Son montant pourra égaler au maximum 1 % de la somme empruntée.

Habituellement, le taux d’intérêt d’un prêt travaux est moins élevé que celui des prêts personnels classiques : il varie ainsi entre 1 et 5 % en fonction des conditions qu’impose l’organisme prêteur.

Le principal avantage réside dans le fait que vous bénéficiez d’un crédit sans pour autant justifier obligatoirement la totalité des travaux. La présentation pure et simple de la facture d’achat des matériaux suffit largement. Ceci vous permettra ainsi de réaliser vos travaux de rénovation comme vous le souhaitez.

Plusieurs offres de crédits sont disponibles

Il existe donc les crédits travaux sous forme de prêts personnels et les crédits travaux sous forme de prêts immobiliers. Ainsi, au-delà d’un emprunt de 75 000 euros, le prêt que vous contractez pour des travaux entre dans la catégorie des prêts immobiliers.

Par ailleurs, quelle que soit la formule choisie, il convient de comparer minutieusement les avantages et les inconvénients de chaque organisme préteur, avant d’y souscrire. Avant de choisir vos prêts travaux, vous devez avant tout chercher à comprendre le principe d’application des taux d’intérêt.

Ainsi, hormis les prêts travaux à taux zéro et l’éco-prêt travaux qui disposent d’un taux d’intérêt nul sur les prêts travaux, les autres types de prêts travaux sont soumis à un taux d’intérêt, qui correspond au pourcentage du montant perçu. Ce pourcentage est combiné au capital nécessaire au financement des travaux.

Les prêts travaux disposent de deux types de taux d’intérêt : le taux fixe et le taux variable. Le premier est défini au moment de la signature de prêt. Celui-ci ne connaît aucune modification pendant toute la durée de remboursement du prêt. Le taux variable en revanche subit chaque année des modifications et ce, en fonction de l’indice Euribor 3-6 mois ou de l’indice Euribor 12 mois.

Lors de votre souscription, veillez à ce que le taux effectif global (TEG) soit également pris en compte. Dans le cadre des prêts travaux, ce taux correspond soit au taux d’intérêt fixe, soit au taux variable élevé des frais qui sont rattachés au prêt. Son calcul prend ainsi en considération les frais de dossier, les frais de garantie, les frais d’assurance et le taux d’intérêt.

Le prêt travaux à taux zéro

Il s’agit d’un crédit proposé par l’État qui permet d’effectuer des travaux dans son logement.

Encore appelé prêt à taux zéro (PTZ), ce crédit d’aide de l’État est destiné à financer l’achat d’une habitation neuve, mais aussi la réhabilitation d’un logement ancien dans certaines zones du territoire (B2 et C).

Le principe de fonctionnement des prêts travaux à taux zéro est simple : l’État prend à son compte les taux d’intérêt du prêt qui est délivré par une banque sous contrat avec l’État. Ce type de prêt a été instauré dans le but d’augmenter le nombre de propriétaires de maison ou d’appartements en France.

C’est au 1er janvier 2011 que le PTZ+ est entré en vigueur en France. Il regroupe dès lors le PASS Foncier et le prêt d’acquisition de travaux. Il ne permet pas de financer des travaux, mais d’acheter un logement nécessitant des travaux.

Jusqu’au 1er janvier 2012, les prêts travaux à taux zéro concernaient la construction d’un logement, l’achat d’un logement neuf ou ancien, la transformation d’un local professionnel en local d’habitation et, l’achat d’un logement acquis grâce à un contrat location-accession. Pour pouvoir bénéficier d’un prêt travaux à taux zéro, les dépenses engagées pour la réhabilitation doivent représenter 25 % de l’emprunt total (taux zéro et prêt classique). Les travaux concernés peuvent viser l’amélioration des surfaces habitables ou des travaux d’économie d’énergie.

NB : les organismes financiers également peuvent accorder des prêts travaux à taux zéro aux emprunteurs, seulement si ceux-ci signent une convention avec le gouvernement.

Eco prêt travaux

Il s’agit d’un prêt accordé par les organismes financiers ayant signé une convention avec l’État. Appelé « Eco prêt à taux zéro » (éco-PTZ), il a été instauré dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Il a pour but de financer des travaux pour améliorer la performance énergétique des habitations construites avant 1990.

L’éco prêt travaux vise donc à encourager les Français à réaliser des travaux de rénovation qui permettront de réduire considérablement la consommation du gaz et de l’électricité. Le principal avantage est que l’État prend en charge les intérêts du prêt. De ce fait, l’emprunteur jouit d’un prêt à taux nul, avec une durée de remboursement de base établie sur 10 ans.

Ce prêt concerne les travaux d’isolation thermique performants des toitures et des murs donnant accès à l’extérieur, les travaux d’installation ou de régulation de systèmes de chauffage, les travaux d’installation d’équipements de chauffage à énergie renouvelable…

Le financement est accordé sans conditions de ressources, mais sous réserve que le logement ait été construit avant le 1er janvier 1990 et que les travaux de rénovation soient réalisés dans la résidence principale du demandeur de prêt. Un syndicat de copropriétaires peut également demander un éco-prêt à taux zéro. Le montant du prêt est compris entre 7 000 et 30 000 euros.

L’éco prêt travaux peut être aussi cumulé à d’autres types de prêts, notamment le prêt à taux zéro classique, le CITE (Crédit d’Impôt Transition Énergétique qui devient en 2020 MaPrimeRenov), l’Anah, les certificats d’économie d’énergie (CEE) et les aides des collectivités territoriales.

Prêt épargne logement

Le prêt épargne logement, s'adresse aux titulaires d'un plan épargne logement (PEL). Ce prêt leur est accessible à condition d'avoir franchi la phase d'épargne dont le terme est atteint (4 ans). Le PEL peut alors être clôturé, poursuivi ou permettre d'obtenir un prêt immobilier à un taux privilégié afin de réaliser des travaux dans une résidence principale voire secondaire dans certains cas. L'obtention du prêt permet également au souscripteur de bénéficier d'une prime versée par l'État.

Le financement des travaux dépend de la date à laquelle le compte épargne a été ouvert. Si votre compte a été ouvert le 1er mars 2011, seuls les travaux concernant la construction, la rénovation d'une résidence principale, bénéficient du financement. Pour un compte ouvert jusqu'au 28 février 2011, les travaux de construction, de rénovation d'une résidence secondaire sont concernés par ce type de financement. Aussi, le taux, le montant et la durée du prêt épargne logement sont déterminés en fonction du compte épargne dont l'emprunteur est titulaire. Le taux d’intérêt du prêt varie passe de 6,32 % pour les PEL ouvert entre le 16 mai 1986 et le 7 février 1994 à 2,20 % pour ceux ouverts depuis août 2016.

Bon à savoir : Et les locaux professionnels ?

Les travaux des logements professionnels ou commerciaux ne sont pris en charge que s'ils concernent la résidence principale du bénéficiaire du prêt.

Le montant du prêt est défini en fonction des intérêts obtenus sur l'épargne. Le montant maximum est de 92 000 euros. Ce montant peut être atteint par les personnes ayant possédé un PEL et un CEL (Compte Épargne Logement).

Les conditions pour bénéficier de la prime d'État

Le montant de la prime dépend des intérêts acquis et de l'affectation du prêt, ainsi que de la période où il a été souscrit :

  • PEL ouvert entre août 2003 à février 2011 alors la prime de l’État équivaudra à 40 % des intérêts versés par la banque. La prime est plafonnée à 1 525 euros.
  • PEL ouvert entre le 1er mars 2011 et décembre 2017, la prime d'État est versée à la condition que le PEL donne lieu à un prêt immobilier de 5 000 euros minimum. La valeur de la prime sera égale à :

- 40 % des intérêts acquis durant le PEL (mars 2011 à janvier 2015).

- 50 % des intérêts (février 2015 à janvier 2016).

- 2/3 des intérêts (février à juillet 2016).

- 100 % des intérêts (août 2016 à décembre 2017).

Dans le cas de travaux, la prime ne peut pas être supérieure à 1 000 euros.

  • PEL ouvert depuis janvier 2018 : plus de prime de l’État.

Prêt amélioration de l'habitat

Ce type de prêt est accordé par la CAF aux ménages qui bénéficient des prestations familiales afin de leur permettre de réaliser certains travaux de rénovation chez eux. Il est accordé à l'emprunteur qu'il soit propriétaire ou locataire de son logement. Les assistant(e)s maternel(le)s peuvent également en faire la demande.

Pour en bénéficier, il vous suffit de recevoir une des prestations versées par la Caisse d'allocations familiales (CAF).

Les travaux suivants sont la majeure partie du temps financés :

  • La réparation.
  • L’assainissement.
  • L’amélioration du chauffage ou du sanitaire.
  • L’isolation thermique.

Le montant du prêt correspond à 80 % des frais liés aux travaux et ce dans la limite de 1 067,14 euros, avec un taux d'intérêt de 1 %. Vous disposez également d'une possibilité de remboursement qui s'étale sur 36 mois.

La moitié du montant est versée à la signature du contrat à condition de présenter un devis et l'autre moitié, dans le mois de production des factures desdits travaux.

Prêt accession sociale

Ce prêt (PAS) a été mis en place afin de permettre aux personnes disposant des revenus modestes d’accéder à la propriété. Il est accessible via les établissements bancaires ayant signé une convention avec l'État.

Son obtention dépend des conditions sur la nature des travaux : l'achat ou la construction d'un logement neuf, l'acquisition d'un logement ancien avec ou sans travaux, des travaux de réhabilitation de l'habitat pour les personnes à mobilité réduite, d'amélioration de l'habitat, d'économie d'énergie, d'agrandissement, ou de rénovation tout simplement.

Lorsque le PAS est accordé pour des travaux, leur montant doit être d’au moins 4 000 euros. Les travaux doivent alors être terminés dans les 3 années d’obtention du prêt. L’habitation ayant fait l’objet de travaux doit devenir la résidence principale de l’emprunteur dans l’année suivant la fin des travaux.

Le Prêt Accession Sociale est aussi soumis à des conditions de ressources. Ces dernières prennent en compte le revenu fiscal de référence auquel on ajoute ceux des autres personnes destinées à occuper le logement qui ne sont pas rattachées au foyer fiscal. L'année de référence prise en compte est l'avant-dernière année précédant l'offre (année N-2). Le plafond varie selon la zone d’habitation.

Il est possible d’obtenir un PAS avec un taux fixe, variable ou modulable. Un taux maximum est fixé par l’État. Les établissements bancaires ne peuvent ainsi pas le dépasser mais ils peuvent moduler le taux de leur PAS en fonction de la durée de remboursement par exemple. Il est donc préférable de comparer les offres de différents établissements bancaires afin de trouver le taux le plus intéressant.

Prêt Anah (Agence Nationale de l'Habitat)

Le prêt Anah, s'adresse aux propriétaires qui effectuent des travaux de rénovation de leur logement. Il est essentiellement attribué aux propriétaires disposant de leur logement sous conditions de ressources, aux propriétaires bailleurs, aux syndicats copropriétaires, à condition que 75 % des parts du terrain soient des résidences principales. Les conditions de ressources ne concernent que les dossiers déposés par un propriétaire occupant.

Les travaux pris en charge doivent concerner l'amélioration de la salubrité du logement, l'isolation thermique et acoustique du logement, la suppression des équipements contenants de l'amiante et les traitements contre les termites et les insectes xylophages de tout genre. L'Anah lutte en effet contre "l'habitat indigne" (atteinte physique, risque pour la santé) et la précarité énergétique des logements.

Les travaux nécessitent d'être réalisés par des professionnels du bâtiment. Le montant accordé par la subvention sera toujours d’un minimum de 1 500 euros hors taxe. Sachez par ailleurs que si vos travaux permettent de faire baisser votre consommation d’électricité d’au moins 25 %, vous pourrez également prétendre à la prime Habiter Mieux délivrée par l’Anah.

Bon à savoir : quelles démarches entamer auprès de l’Anah ?

Pour profiter des aides de l’Anah, l'emprunteur doit déposer un dossier de demande auprès de la délégation locale de l'Anah, du service de la collectivité locale délégataire de compétence ou chez un animateur OPAH (Opération programmée d'amélioration de l'habitat). Le dossier doit se composer : d'un formulaire de demande, de la preuve de propriété, du dossier technique des travaux avec les devis, plans, croquis, évaluations énergétiques avant et après les travaux, ainsi que l'avis de l'impôt sur le revenu des propriétaires occupants le logement.

Pour diminuer sa consommation d’énergie, agrandir sa maison ou réhabiliter un logement ancien : impossible d’éviter la case travaux et, bien souvent, la case crédit. Vous voilà désormais parfaitement informé pour mener à bien tous vos projets.

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